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Philippe Frutier
Lieu Historique National du Canada de la Cr

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- 1917

L’échec de l’offensive française sur le Chemin des Dames (avril 1917)

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Après trois années de guerre sans issue, le nouveau commandant en chef de l’armée française, Robert Nivelle, qui remplace en décembre 1916, Joffre, usé par les échecs de ses offensives en Artois (1915), en Champagne (1915) et sur la Somme (1916), promet aux dirigeants politiques d’obtenir une victoire décisive sur le front ouest, avant la fin du printemps 1917, en rompant le front « …d’un seul coup, en 24 ou 48 heures »... Le secteur de front choisi pour l’affrontement est le Chemin des Dames, dans le département de l’Aisne.

Du 15 au 19 mars 1917, le Grand Quartier Général allemand met en œuvre l’opération Alberich, conçue par le général Ludendorff : il s’agit d’un retrait stratégique de la ligne de front entre Arras et Soissons, sur une profondeur atteignant 70 km dans certains secteurs. Féru de mythologie germanique, Ludendorff a choisi comme nom de code celui du nain invisible de la légende des Nibelungen ; quant à la position fortifiée, que les Français baptisent « ligne Hindenburg », du nom du haut commandant de l’armée allemande, alors que son nom véritable est la « ligne Siegfried », héros invisible qui terrasse le dragon. Préparée avec minutie et réalisée de façon impeccable, elle vise à raccourcir le front et à installer les défenses allemandes derrière des positions fortifiées considérées comme inexpugnables ; les défenses ont été constituées en plusieurs lignes, protégées d’immenses réseaux de barbelés, truffées d’abris bétonnés profonds et de nids de mitrailleuses. Le retrait des troupes est précédé d’une opération planifiée de « terre brûlée », déclenchée le 21 février : la population française habitant les zones devant être abandonnées est expulsée vers l’arrière, les villages systématiquement dynamités et minés, les voies de communications détruites, les arbres abattus. Il s’agit, pour Ludendorff, d’empêcher les Alliés de disposer du moindre abri pouvant permettre la préparation de cantonnements et d’abris avant un assaut.

L’état-major français ne prend pas conscience du piège mortel que constitue ce retrait, d’abord perçu comme un indice de faiblesse de l’ennemi : il lui faut d’abord, en quelques jours, réorganiser totalement les bases de départ de l’offensive ; par ailleurs, les services de renseignement n’ont pas mesuré à sa juste valeur la puissance du dispositif défensif allemand.  En outre, les Allemands ont connaissance, dans les premiers jours d’avril, du lieu précis de l’opération française en préparation ; il n’y aura pas d’effet de surprise.  

Entre le 6 et le 16 avril, l’artillerie française tire 5 millions d’obus sur les positions allemandes, dont 1 500 000 de gros calibre. Deux offensives alliées de diversion sont successivement lancées dans les jours qui précèdent l’attaque principale : le 9 avril par les Britanniques et les Canadiens sur le secteur Arras-Vimy ; le 13 par les Français, devant Saint-Quentin. L’armée française a prévu d’engager près d’un million d’hommes dans la bataille ; parmi eux, 10 000 tirailleurs sénégalais et 20 000 Russes.

L’attaque d’infanterie est lancée les 16 et 17 avril, par un temps glacial, sur un front de près de 40 km : c’est partout un échec sanglant, sur le Chemin des Dames comme dans la plaine champenoise voisine ; l’infanterie française est hachée par les mitrailleuses allemandes. Après une relance de l’offensive le 5 mai, le constat du fiasco est définitif le 8. Le 15 mai, Nivelle est remplacé par Pétain à la tête de l’armée française.

Le 20 mai éclatent les premières mutineries au sein de régiments ayant combattu sur le Chemin des Dames et qui refusent de remonter en ligne ; près de 150 unités sont concernées, dans les zones de repos proches du front. C’est la déception consécutive à l’échec d’une offensive perçue comme décisive et l’ampleur des pertes subies qui sont à l’origine de ces mutineries, ou plus exactement de ces refus de participer à de nouvelles attaques inutiles, puisque les officiers d’encadrement ne sont pas pris à partie et que les soldats veulent continuer à tenir le front. La répression fut massive, mais pondérée : 450 hommes furent condamnés à mort, mais seuls 27 furent exécutés, le président de la République, Poincaré, ayant fait jouer son droit de grâce. L’accroissement des permissions et l’amélioration des conditions de vie des combattants permirent un retour à la normale dès le mois de septembre 1917 ; dès lors, l’armée française combattit sans faillir, jusqu’au bout.

Le 23 octobre, les Français parviennent à s’emparer du fort de la Malmaison, à l’ouest du Chemin des Dames, à l’issue d’une attaque limitée mais très bien préparée ; c’est un succès tactique, avec des pertes très inférieures à celles infligées aux Allemands, qui valide la nouvelle conduite de la guerre prônée par Pétain. Entre le 31 octobre et le 1er novembre 1917, les Allemands abandonnent leurs positions sur le Chemin des Dames pour se replier derrière une nouvelle ligne de défense, au nord de l’Ailette.

Les pertes sont de 17 000 morts, 20 000 disparus (chiffre incluant les prisonniers) et 65 000 blessés du côté français ; du côté allemand, elles sont estimées à 35 000 (tués, disparus, blessés).

L’échec du Chemin des Dames met un terme au credo de l’offensive décisive. Dès lors, les états-majors alliés réfléchissent à une nouvelle manière de poursuivre la guerre et optent pour des attaques limitées et sur le renforcement de l’armement, pour tenter de limiter les pertes humaines et tenir jusqu’à ce que l’engagement américain devienne effectif sur le terrain. Cette nouvelle orientation, portée notamment par Pétain, vise à « industrialiser la guerre ». En outre, pour diminuer l’impact considérable de la mortalité provoquée par l’artillerie, il est décidé de réorganiser le système défensif en profondeur afin de réduire la proportion des troupes exposées directement en première ligne et de permettre des replis sur des lignes bien protégées.


Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

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