Les trois zones : le front, la zone occupée, la zone non-occupée

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Lorsque le front se stabilise à la fin d’octobre 1914 et que les belligérants ont conscience que le conflit sera très long, trois types de zones coexistent en France et en Belgique :

La zone de guerre (le « front »)

De la fin 1914, au printemps 1918, une ligne de tranchées continue, de 700 km de long, s’étend de la côte belge, sur la mer du Nord, jusqu’à la Suisse. Cette zone de combat reste globalement stable jusqu’au retour de la guerre de mouvement, à la fin du conflit. Toutefois, elle connaît des variations régionales, au gré des différentes offensives. La zone de guerre, soumise au pouvoir de l’artillerie, concerne une quinzaine de kilomètres de chaque côté d’un no man’s land. Dès la fin de l’année 14, cette zone a été totalement vidée de sa population civile et, pour l’essentiel, a été détruite.

La zone occupée (les Français parlent de « zone envahie »)

Dès les débuts de l’occupation, les Allemands imposent leur heure : 2 heures de plus que l’heure française. D’emblée, ils mettent en œuvre un programme de domination fondé sur la peur. L’un des éléments essentiels de ce programme est la réquisition du travail et du potentiel agricole et industriel pour soutenir la machine de guerre allemande, dans les territoires occupés, mais aussi en Allemagne elle-même. Or, les Allemands contrôlent, à partir d’octobre 1914, les régions minières, sidérurgiques et textiles du département du Nord, qui constituent alors, avec Paris, la plus puissante région industrielle du pays. Une bonne partie des machines des usines les plus modernes est démontée et transférée en Allemagne. Le reste est utilisé sur droit de réquisition. Dans les campagnes, les Allemands ont confisqué une grande partie du cheptel : les chevaux qui restent importants pour le transport à l’arrière du front, même dans une guerre « moderne » comme 1914-1918 ; le reste pour nourrir les soldats. Ces prélèvements, joints aux réquisitions de main-d’œuvre, posent de sévères problèmes au monde agricole des régions occupées. L’essentiel de l’effort de production repose désormais sur une population de personnes âgées, de femmes et d’enfants. En outre, une bonne partie de la production alimentaire est réquisitionnée pour l’usage local des troupes ou pour être expédiée en Allemagne. Systématiquement, et au mépris des « lois de la guerre », les Allemands ont utilisé le travail forcé d’hommes, de femmes et d’adolescents des deux sexes pour réparer les infrastructures et, souvent, pour l’entretien des systèmes de tranchées.

La pression allemande sur les territoires occupés s’est fortement accrue dans la seconde phase du conflit, à mesure que se faisaient sentir les effets du blocus naval allié. Dès lors, toutes les ressources possibles (aliments, cuir, bois, métal, meubles, etc.) sont soumises au pillage. Par crainte que les adolescents et les jeunes hommes ne puissent chercher à rejoindre les armées ennemies, l’occupant allemand les surveille et les encadre dans de véritables bataillons de travail forcé que les gens du Nord ont surnommé les « brassards rouges », en référence à l’insigne qui les distingue. De plus, surtout à partir de 1916, de nombreux civils français et belges sont déportés, au titre du travail forcé, dans des régions éloignées, en particulier les Ardennes. Le pillage allemand et l’affaiblissement de la force de travail ont entraîné des conséquences dramatiques pour la population indigène de la zone occupée : les pénuries et les cas de sous-nutrition deviennent de plus en plus fréquents au fur et à mesure du déroulement de la guerre.


La zone non-occupée

Souvent exposés aux obus de l’artillerie ennemie, les habitants des localités proches du front ont fuit ou ont été évacués. Ils gagnent alors des zones sures de la région qui s’organisent progressivement pour accueillir les soldats français et leurs alliés britanniques. Ainsi, la présence massive de troupes a constitué un formidable marché aux civils qui leurs ont fourni de la nourriture et des loisirs. Les intendances des armées françaises et britanniques ont toujours veillé au bon approvisionnement des troupes combattantes et ont, en particulier, mis en place un élevage, à très grande échelle, de cochons et de poulets. Les Britanniques ont, autour de l’immense camp d’Étaples, créé des unités d’approvisionnement en bétail, d’une ampleur inédite.

Lorsque la guerre prend fin, en novembre 1918, les observateurs sont convaincus que l’essentiel de la zone de guerre est trop dévasté pour permettre une remise en état. C’est ce qu’on appelle alors « la zone rouge ». Mais ces fonctionnaires d’Etat et ces journalistes se trompent et négligent l’attachement viscéral qui unit les paysans belges et français à leurs terres. Mais il a fallu d’abord nettoyer le sol des obus non-explosés, évacuer la terre saturée de gaz toxiques, niveler le terrain perturbé par le labyrinthe des tranchées. Il a fallu aussi extraire les corps des combattants, et toutes les formes de détritus de la guerre industrielle. Dans les ruines des villes et des villages détruits, des baraques temporaires, faites de matériaux de récupération, n’ont pas tardé à éclore. Et après une décennie d’intenses efforts, soutenus par les crédits de l’État, le paysage a été reconstitué, l’exploitation agricole a pu reprendre, les villages ont été reconstruits.

Aujourd’hui, si l’on excepte de rares zones volontairement laissées à l’abandon (dans la Somme et, surtout, autour de Verdun), la seule trace d’ampleur qui reste de la zone de guerre de 14-18, ce sont les cimetières militaires : on en compte plusieurs milliers sur toute la ligne de front.

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais

 

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